Il y aurait si peu à dire sur l’existence de la jolie Frida, et tellement à la fois. Frida, plus connue par son second prénom, Pluma par lequel elle préfère être nommée, ainsi il lui est possible de dissimuler adroitement ses origines scandinaves, même si cela suscite des interrogations de la part des personnes à qui elle se présente pour la première fois. Prénom encore plus curieux dans la bourgeoisie de la capitale anglaise où les jeunes filles sont coutumières de noms aristocratiques afin de bien signifier leur milieu social. Inutile de préciser que la jeune Strahovsky fut immédiatement remarquée, de part sa blondeur extrême, ses grands yeux bleus où naïveté et innocence s’unissaient tendrement et ce nom de famille à coucher dehors, comme le qualifiaient certains de ses camarades, dont personne n’était capable de prononcer comme il se devait, au début, Plum tenta de leur inculquer la manière de faire mais abandonna très vite en constatant qu’aucun d’entre eux ne tenait réellement à y parvenir, à quoi bon perdre son temps ? Et puis elle avait toujours trouvé adorable ce léger accent british avec lequel elle se faisait nommée, le trouvant lyrique et très agréable pour les oreilles.

Passons sous silence son adolescence, ses nombreuses déceptions amoureuses comme il en est habituellement, encore plus pour une personne comme elle qui a tendance à rapidement s’attacher, cœur d’artichaut elle s’entiche aussi rapidement qu’elle se fait briser le cœur, mais cela ne lui fait pas pour autant renoncer à l’amour auquel elle s’accroche désespérément, persuadée que c’est la chose la plus importante dans une vie, d’ailleurs l’union de ses parents ne fait que lui donner confirmation. Elle, aussi, espère trouver cette personne spéciale avec qui elle passera le reste de son existence et fondera une famille, une personne qui l’aimera autant qu’elle le fera. Romantique ? Oh ça, oui, elle l’est et ne s’en cache pas. Ce qui est en contradiction avec son côté garçon manqué qui a pris nettement d’ampleur à la mort de ses parents dans un accident de la route. N’étant plus là pour l’assommer de principes, de bonnes manières, de conseils sur la manière dont une femme devrait ou non se conduire dans un tel ou tel lieu, elle s’est peu à peu laissée tentée par les activités dites masculines, y trouvant une joie sans précédent sans pour autant se départir de sa féminité, sauf que cette dernière est beaucoup présente, disons simplement qu’elle s’en va visiter d’autres lieux, comme le déclare souvent la blonde avec un grand sourire alors qu’elle s’empare de la manette de sa XBOX360, prête à mettre une déculottée à son cousin.

Comme il est précisé plus haut, elle a perdu ses parents alors qu’elle obtenait enfin la majorité américaine, un tragique accident de voiture qui ne lui a pas ôté toute joie de vivre, bien au contraire. Elle prit simplement conscience que tout était éphémère et s’évertua à profiter de chaque instant comme s’il s’agissait du dernier, après l’on ignorait de quoi demain serait fait et peut-être ne se réveillerait-elle plus jamais après cette nuit. Après de longs mois de deuil, à se retrancher sur elle-même, à broyer du noir, à se vider en larmes, elle parvint à refaire surface, non sans l’aide ses amis qu’elle ne remerciera jamais assez et remonta la pente, en gardant à l’esprit une seule idée : ses parents ne supporteraient pas de la voir abandonner de la sorte, ce n’était pas ce qu’ils attendaient d’elle. A bien y songer, elle avait tout de Candy, cette héroïne de dessin animé, toujours animée des plus nobles intentions, toujours positive, sourire aux lèvres, prête à en découdre avec les difficultés qui s’installaient sur son chemin. Tout comme elle, Plum ne paraissait avoir peur de rien puisqu’elle avait tendance à prendre le taureau par les cornes, la plupart du temps, toujours dans la progression, faire du surplace était proscrit alors qu’importait la douleur, la souffrance, les peines ou que sais-je encore, elle se devait d’avancer. Never a failure, only lesson, tel est son motto. Ce n’était pas pour autant que tout cela ne la touchait pas, loin de là, mais l’on ne pouvait décemment passer tout son temps à pleurer sur son sort, à un moment ou à un autre, il fallait savoir s’octroyer quelques gifles bien efficaces afin de reprendre du poil de la bête.

Ah oui, avant de clore cette petite introduction sur sa personne, il est bon de préciser qu’un évènement, en particulier une personne a énormément contribué à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, en plus de ses défunts parents bien sûr. Il s’agit d’Anja –oui, Anja foundation a été construit en sa mémoire-, très bonne amie de la blonde, elles étaient loin d’être issues du même milieu social, en fait, Plum ne savait que très peu sur la jeune fille, mais cela ne l’empêcha pas pour autant de l’apprécier, bien au contraire. Elles se rencontraient deux à trois fois par semaine dans un parc, à l’abri des regards. L’attitude apeurée et sans cesse sur la défensive d’Anja avait beaucoup intriguée Plum qui la trouvait démesurément émouvante. Eludons quelque peu leurs sorties, leur discussions et arrivons-en au point essentiel. Anja était mariée, à un homme aussi abusif que violent qui en avait sa chose. Jeune, fragile et complètement perdue dans cette ville dont elle ignorait tout, elle se soumettait à lui, ne voyant que faire d’autre. Plum finit par l’apprendre et en super-héroïne bien intentionnée et positive qui se respectait, elle exhorta son amie à aller dénoncer son époux auprès des autorités, ce qu’elle refusa catégoriquement, terrifiée par les conséquences mais concéda néanmoins à aller voir une assistante sociale pour que cette dernière lui conseille sur la marche à suivre, étant en situation irrégulière, elle ne pouvait pas grand-chose par ses propres moyens. Seulement, cela n’eut pas l’effet escompté et Plum dut vite se faire à l’idée que le monde n’était pas « tout est bien, tout est beau, tout le monde est gentil et bien intentionné » qu’elle le croyait. Tombée de sa tour d’ivoire, il ne lui restait plus qu’à retrousser ses manches pour faire bouger les choses, ce qu’elle s’évertua à faire, cela n’eut aucune incidence sur son amie, qui mourut quelques temps plus tard sous les coups de son compagnon mais en son souvenir, elle voulut aider d’autres femmes dans ce même cas de figure, dans un premier temps, avant de pousser plus loin son rayon d’actions aux enfants malades et femmes en situations de précarité, en leur fournissant l’aide financière, psychologique et de logement dont ils avaient besoin.